EDITO – Propriétaire, l’émotion d’une vie

Il est très difficile d’expliquer un ressenti et de mettre des mots sur des sentiments. Cependant, je souhaitais partager avec vous ce que j’ai vécu ce samedi 22 juin. Un jour inoubliable où Emir du Mondant m’a permis de goûter aux émotions de la victoire en tant que propriétaire, sur l’hippodrome de Feurs (Loire). 65238842_10217167678296949_686481630990172160_o

De l’adrénaline au bonheur en passant par l’anxiété et le doute. Une course de chevaux, ce sont quelques minutes intenses lorsque l’on est partie prenante. Le turfiste attend de savoir si ses prédictions se révèlent vraies… pour gagner un peu d’argent. L’entraîneur travaille dans l’ombre tous les matins, qu’importe la météo, afin de préparer ses chevaux à la meilleure performance sportive. Au milieu, le propriétaire patiente… dans le doute de connaître les nouvelles de ses chevaux, avec l’espoir de victoire.

En ce samedi 22 juin, pas de pression… mais un peu quand même ! Avec Emir, c’est la troisième course pour “nous”, la deuxième à laquelle je peux assister. Avant cela, une quatrième place encourageante à Avignon puis une disqualification à Châtillon-sur-Chalaronne où l’intérêt était de voir son comportement après quelques “réglages”.

Au papier, le cheval a une chance, d’autant que Grégory (l’entraîneur) enlève les quatre fers pour la première fois depuis son achat. L’impatience augmente au fil des minutes. Rien à signaler après l’échauffement, malgré quelques petites foulées de galop au moment de prendre un départ. “Il m’a rendu la main en voltant.”“au milieu des autres ça ira, on dirait un poulain malgré son âge” échangent le driver et l’entraîneur.

Le centième du bonheur

Voilà le moment d’entrer en piste. Les 16 chevaux sont dans les raquettes. La course est réservée à des apprentis. Le départ est capital pour beaucoup… et les reprises s’enchaînent les unes après les autres. Le stress monte. Impossible d’agir depuis les tribunes, je peux simplement souhaiter qu’Emir reste calme. Le départ survient, enfin. Emir prend une bonne place et trotte à l’extérieur du cheval de tête. Lors du dernier passage de la ligne opposée, nous voilà seuls en tête. La suite ? 45 secondes intenses et d’une grande émotion.

Chaque centimètre dans la ligne droite d’arrivée est un perpétuel espoir. Celui-là même qui avait presque disparu à la sortie du tournant final. L’engouement est à son paroxysme, mes cordes vocales sont très sollicitées et le son qui sort de ma voix est plus que fort. Au passage du poteau, impossible de savoir le résultat tant l’écart est minime. Après l’annonce du speaker, l’anxiété laisse place à un bonheur presque inégalé : gagner une course avec mes couleurs, et qui plus est sur l’hippodrome qui m’a vu grandir, accompagné de ma famille.

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Le sourire, la joie, quelques larmes, les tapes dans les mains, les accolades. Tous les sentiments sont décuplés. La notion temporelle s’éclipse. J’ai l’impression d’être sur un nuage et que tout se qui se déroule est formidable. Comme quoi, une simple course sur un hippodrome de Province peut vous faire voyager loin.

Bref, j’ai réalisé l’un des rêves de ma vie : gagner une course en tant que propriétaire.

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© Jean-Marc Gérard, Hippodrome de Feurs

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