Les Monthule, une histoire de famille
Chez les Monthule, il y a Pascal, … mais aussi Hugues et Gabriel. Sans être issus du sérail et à la force de leur travail, père et fils ont su se créer un nom et un prénom. Lumière sur une famille sincère et authentique.
Le père – Pascal (53 ans)
Son parcours
“Mes parents étaient charcutiers. Avec mon père, qui était turfiste, nous allions aux courses les dimanches, notamment à Bagnoles-de-l’Orne, Rânes, Argentan et Vire. Je suis passé par l’école de Graignes avant de passer professionnel vers 20 ans. Je me suis installé entraîneur à l’âge de 25 ans à Beaumont-Pied-de-Boeuf (53), à une dizaine de kilomètres de Meslay-du-Maine.
Au début, mes parents m’ont aidé dans l’installation en achetant quelques chevaux, mais comme cela faisait de l’argent, je me suis vite débrouillé tout seul. Le principal pour eux, c’était qu’ils étaient contents de ce que je faisais.”
Le regard sur le parcours de ses fils
“Ils fréquentaient les chevaux tous les jours. On en parlait matin, midi et soir. Au tout début, Hugues voulait être maréchal-ferrant. C’est peut-être en 2008, l’année où j’ai eu Radieuse du Fan, qui a gagné à Vincennes, que ça a été le déclic pour lui. Pour Gabriel, il était au lycée à Laval. Il s’est retrouvé seul et sans doute à ce moment s’est-il dit qu’il voulait travailler à la maison.
Je suis contant de les voir bien évoluer tous les deux. Ils sont polis et appréciés des gens, c’est le plus important.”
S’installer ensemble ?
“Si je peux leur filer la main, que l’on travaille ensemble et que cela se passe bien, cela ne me dérange pas. Je ne veux pas qu’ils galèrent comme moi. Je suis parti de rien et quand je me suis installé, je n’avais pas un cheval, pas un sulky, pas de matériel. Il a fallu que je me débrouille tout seul.
Ce qui me fait peur, c’est la conjoncture. Il est plus difficile de s’installer à l’heure actuelle. La restriction des allocations a compliqué les choses. C’est plus dur pour les jeunes, j’espère que ça va aller pour les gars.”
Le fils ainé – Hugues (25 ans)
Son parcours
- Apprentissage chez Jean-Michel Bazire
- Deux ans et demi chez Louis Baudron
- Un meeting chez Yannick-Alain Briand
- 1 an chez Bruno Marie
- 4 ans chez Sébastien Guarato, où il travaille encore à l’heure actuelle.
“Au départ, je voulais être maréchal-ferrant, mais j’ai changé d’avis au dernier moment. J’ai voulu tenter ma chance et faire le métier, comme mon père. Pour le moment, ça va pas trop mal (rires). A cette période, je n’étais pas forcément beaucoup à l’écurie donc je n’ai pas attelé de bonne heure. Jusqu’ici, je n’ai pas travaillé avec mon père. De base, il voulait que j’aille voir ailleurs. Toutes mes expériences se sont enchaînées et la question de travailler à la maison ne s’est plus trop posée.
A mes débuts, les gens me regardaient en tant que fils d’entraîneur, alors que je n’avais pas beaucoup de métier. Il y a des avantages mais aussi des inconvénients à être “fils de” parfois. Cela m’a un peu aidé car j’ai pu mener pour mon père et il m’a donné des conseils.”
Le regard sur le parcours de son père et de son frère
“Avec le peu de chevaux qu’il a eus, il a toujours réussi à sortir un cheval de Vincennes : Badine de Chenu, Radieuse du Fan, Samigaz de Forgan, Diamant de Treabat, etc. Tout le monde n’en sort pas au cours d’une carrière, c’est plutôt pas mal. Sa principale qualité ? Il est très patient et soigneux.
Même s’il n’a pas trop eu de chance durant son parcours, Gabriel est bosseur. Il a eu un profil plus atypique comme il avait commencé des études générales. Son aventure durant le dernier meeting d’hiver chez Jean-Michel Bazire était une bonne expérience.”
S’installer ensemble ?
“Il faut voir comment le métier évolue. Pourquoi pas travailler un jour ensemble. S’installer avec un père entraîneur, ça met un pied à l’étrier mais pour le moment, j’ai une bonne place chez Sébastien et je suis bien.”
Le fils cadet – Gabriel (19 ans)
Son parcours
- Apprentissage au sein de l’écurie familiale
- Huit mois chez Bruno Marie
- Un meeting chez Jean-Michel Bazire avant d’y retourner pour un nouveau meeting cet hiver
“De base, je m’étais dit que j’essayerais d’éviter le métier car c’est dur. J’avais commencé des études générales et puis je suis revenu, ça me manquait quand même (rires). Les premiers mois se sont bien passés à la maison, mon père est très pédagogue. A l’époque, je montais encore, j’ai gagné quelques courses et tout se goupillait bien. J’attendais d’avoir le permis pour découvrir d’autres horizons. J’ai pour cela que je suis allé chez Bruno Marie ensuite.”
Le regard sur le parcours de son père et de son frère
“Mon père est très patient avec ses chevaux, il arrive à les faire durer. C’est une petite entreprise qui vit en fonction de ses besoins. Il est parti de rien et a créer sa structure. Il aurait pu augmenter le nombre de chevaux mais il a toujours fait en fonction de ses moyens.
Pour mon frère, je suis très heureux de ce qu’il vit en ce moment. Il s’occupe de Bold Eagle. Son parcours n’a pas été facile et il aurait pu arrêter plusieurs fois. Je l’admire car maintenant, il a réussi avec toute l’expérience qu’il a acquis.”
S’installer ensemble ?
“Jusqu’à présent, je n’ai pas travaillé avec mon frère. Il est de tempérament cool donc pourquoi pas. Nous pourrions être complémentaires. Pour l’instant, je cherche plutôt à voir ailleurs, acquérir de l’expérience, trouver une entreprise qui me fasse mener. Quand on est jeune, on recherche des nouveautés. Je ne me pose pas trop les questions de m’installer. Aujourd’hui, le métier devient dur.”
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