LA QUESTION – Doit-on ouvrir le Prix d’Amérique et le Prix de Cornulier au meilleur hongre ?
Après des mois de tractations, les membres du Comité du Trot ont rejeté ce mardi 15 septembre la possibilité pour le meilleur hongre de prendre part au Prix d’Amérique et au Prix de Cornulier. Avec le niveau de performance de Cleangame, qui tutoie les sommets, et la présence permanente des hongres au trot monté, difficile d’imaginer que la question ne resurgisse pas rapidement dans les débats.
OUI CAR…
Les deux plus belles courses au trot ne peuvent se priver des meilleurs chevaux pour le spectacle
Face Time Bourbon contre Cleangame. Tout le monde en salive d’avance. Les deux meilleurs chevaux du circuit face à face dans le Prix d’Amérique. Clegs des Champs, Caban Prior ou encore Boss du Meleuc à l’assaut du champion Bilibili. L’élite du Trot Français réunit dans les deux plus grandes courses Hexagonale. Un défi pour tous les socio-professionnels, un challenge excitant pour les parieurs et turfistes qui pourrait permettre d’offrir un grand spectacle aux spectateurs venus sur l’hippodrome.
Plus de visibilité donc de meilleurs enjeux
Un argument qui va avec le précédent. Puisque l’enjeu sportif est maximal, la communication autour de “l’Amérique” ou du “Cornulier” peut fonctionner. Organiser un match unique, chaque année, peut tout à fait booster les enjeux du PMU. Et qui dit hausse d’enjeux dit forcément allocations. Comme l’a rappelé le Président du Trot, Jean-Pierre Barjon, dans les colonnes de Paris-Turf, daté du jeudi 17 septembre : “Notre raison d’être est de verser des allocations, elles sont le mètre-étalon de notre efficience.”
En obtenant sa qualification, le cheval a démontré sur la piste qu’il peut participer à cette grande épreuve
Dans le projet présenté par la mandature en place du côté du Trot, l’objectif aurait été, pour chaque “meilleur hongre” désigné, de décrocher son ticket qualificatif dans une épreuve définie (le Prix de Bourgogne pour le Prix d’Amérique, le Prix Jules Lemonnier pour le Prix de Cornulier). Avec une qualification sur la piste, face à des rivaux directs, ces hongres-là aurait prouvé qu’ils n’ont pas volé leur place de qualifié.
NON CAR…
Il faut respecter la tradition
La tradition, cela ne se change pas comme cela. Le Prix d’Amérique et le Prix de Cornulier sont interdits aux hongres depuis de nombreuses générations. “General du Lupin n’aurait jamais eu cette carrière si nous l’avions laissé entier” avouait Jean-Paul Marmion en 2017, dans un article du Parisien sur le sujet de la castration. Maintenir un cheval avec ses attributs, c’est un travail qui mérité récompense… et cette récompense est l’accès aux plus grandes courses du programme de Trot.
Le Prix d’Amérique participe à la sélection de l’élevage
Un argument inévitablement lié avec le côté traditionnel des courses. Le but premier de l’hippisme en France est de permettre l’amélioration de la race “Trotteur Français”. Chose qui semble difficile avec des chevaux ayant perdu leurs attributs pour la reproduction. Est-ce-que le succès de plusieurs hongres dans ces épreuves prestigieuses pourraient inciter les entraîneurs à castrer plus facilement leurs chevaux pour y participer ? Ainsi, cela nuirait à l’objectif numéro un de l’amélioration de la race.

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