L’ENTRETIEN – Pierre-Charles Boudot

Installé depuis plusieurs années parmi les plus fines cravaches de plat en France, Pierre-Charles Boudot est également un manager à temps plein. Le multiple lauréat de groupe 1 gère, dans l’ombre, l’élevage familial  (les “Seuil”) aux côtés de sa mère Catherine, sa soeur Marie-Gabrielle et de son beau-frère Mickaël Seror. Rencontre.

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Depuis tout petit, Pierre-Charles Boudot est baigné dans les courses. Son père, Marc Boudot, a entraîné durant de très nombreuses années en plat comme en obstacle. Disparu tragiquement à l’âge de 56 ans, des suites d’une maladie, il aura transmis la passion des chevaux à son fils, tant pour la compétition que pour l’élevage.

L’ORGANISATON DE L’ÉLEVAGE SUITE A LA DISPARITION DE SON PÈRE

“Cela n’a pas été une période très facile, il nous a fallu, pour tous, s’adapter. Ma soeur et moi étions basés sur Paris. Ma maman est gérante de deux salons de coiffure, ce n’était pas son domaine de prédilection. Mon grand-père (Marcel) et mon père ont crée cet élevage. Nous l’avons gardé, en essayant de l’améliorer chaque année. Nous avons tous appris au fur et à mesure. Les deux ou trois premières années ont été assez difficiles, nous avons certainement loupé des chevaux. 

Nous avons quelques bonnes souches existantes. La politique, c’est d’en courir certains, avec la collaboration de Mickaël Seror pour l’entraînement. C’est aussi de commercialiser, notamment les mâles, et de garder les bonnes poulinières, pour que la jumenterie se renforce et soit de plus en plus performante.”

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De gauche à droite : Marie-Gabrielle Boudot, Mickaël Seror, Thomas Beaurain, Pierre-Charles Boudot

SON RÔLE DANS L’ORGANISATION DE L’ÉLEVAGE

“Après avoir grandi, les chevaux viennent en région parisienne, chez Mickaël. Cela permet de les voir et de les essayer le matin. C’est plaisant car j’ai monté plusieurs poulinières en course. Le fait de pouvoir les travailler à l’entraînement nous amènent à pouvoir comparer mère et fils/fille. Cela peut également nous aider à mieux choisir les croisements que nous faisons.

Je ne suis pas assistant entraîneur (rires). J’aime bien suivre les chevaux. L’entraînement me passionne et j’aime les tester. C’est une aide pour Mickaël, pour voir les engagements futurs ou de savoir où ils en sont dans leur préparation. Avec mon métier de jockey, c’est deux boulots pour le prix d’un… mais c’est un plaisir car on travaille en équipe.

Je suis à fond dans mon métier et cela va durer durer encore longtemps, mais l’entraînement me passionne. C’est vrai que dans un futur assez lointain, une reconversion dans l’entraînement est possible.”

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LE REGARD QU’IL PORTE SUR LES RESULTATS DE L’ÉLEVAGE

“L’élevage, c’est long, ça coûte de l’argent mais c’est juste magnifique. On a élevé des bons chevaux qui ont brillé en Angleterre. Notre plus grande fierté, c’est Defi du Seuil. C’est un grand crack. Je suis assez satisfait des poulinières que nous avons rentrées ces dernières années. Le meilleur reste à venir, c’est très excitant. L’objectif des années futures ? Avoir un bon cheval pour pouvoir se hisser au plus niveau en France.”

MONTER UN JOUR EN OBSTACLE ?

“Oui, ça me plairait bien d’essayer, en “one shot”. Je le ferais au moins une fois dans ma carrière c’est certain, mais ce n’est sans doute pas le bon moment pour le faire.”

SA VISION DE SON ANNEE 2019 EN PLAT ET SES OBJECTIFS

“Chaque année, le but est de gagner un maximum de courses, des petites comme des grandes. L’année 2019 est merveilleuse. On a gagné le plus beau tournoi dans le monde, mais cela ne change en rien notre manière de travailler. Le but, c’est de retomber sur un cheval comme Waldgeist. Je suis très heureux de travailler en France. Lorsque je peux aller à l’étranger et gagner des belles courses c’est bien, mais cela reste du coup par coup.”

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